Salle comble pour le débat : « Se soigner demain à Pont-Péan »
Mardi soir, la salle du Conseil municipal affichait complet pour notre débat « Se soigner demain à Pont-Péan ».
Une belle participation des habitant·es, venus partager leurs inquiétudes mais aussi leurs idées pour améliorer l’accès aux soins dans notre commune.
Nous remercions chaleureusement le Dr Élise Ridard, médecin généraliste à Bain-de-Bretagne, pour la clarté et la richesse de son intervention, ainsi que les professionnelles de santé de Pont-Péan également présentes.

Un constat partagé : une situation tendue, mais pas sans issue
Depuis la mise en place du numerus clausus dans les années 1970 et sa suppression en 2017, la France subit encore les effets d’une pénurie de médecins.Même si la tendance s’inverse, il faudra encore plusieurs années avant que les nouvelles promotions compensent les départs en retraite.
La profession se féminise et les jeunes médecins recherchent encore plus aujourd’hui un équilibre entre vie professionnelle et vie personnelle. Souvent deux temps pleins il y a 20 ans sont remplacés par 3 aujourd’hui. Ils souhaitent également exercer en équipe, partager des locaux modernes, type BBC et adaptés aux différentes professions.
Pont-Péan ne fait pas exception : le vieillissement de la population, la hausse des maladies chroniques et l’absence de médecins traitants pour une partie des habitant·es créent une tension réelle que ce soit pour les séniors ou les salariés très sollicités.
La restructuration des hôpitaux et les fermetures de lits, combinées à une politique de soins ambulatoires, reportent la charge sur la médecine de ville. Le gouvernement demande 7 milliards d’euros d’économies supplémentaires, aggravant la situation.
La commune n’est pas classée en zonage prioritaire par l’ARS, ce qui limite les aides à l’installation mais offre un cadre de vie attractif, proche de Rennes.
Les solutions faciles n’existent pas, mettre des banderoles sur le bord de la route n’est pas forcément la solution et peut être même contre-productif. A chaque de départ de médecins beaucoup de contacts ont été pris, malheureusement sans succès.
Les actions déjà réalisées
Le constat est général et beaucoup de communes se lancent dans des réalisations, plus ou moins réussies. Plusieurs actions ont été réalisées au sein du CCAS et de la municipalité. Un premier projet de Maison de Santé a été travaillé avec les propriétaires du centre médical et un aménageur. Malheureusement ce projet n’a pas abouti, l’équilibre financier ne se trouvant pas.
C’est pourquoi après plusieurs rendez vous, une étude a été lancée par la municipalité avec le cabinet Office Santé, le résultat de l’étude sera connu prochainement.
Des pistes d’action locales et réalistes
De nombreuses idées ont émergé lors des échanges en explorant toutes les options possibles : nouveaux locaux, partenariats intercommunaux, structures partagées, maison de santé ou centre de santé, quid du CPTS de la Seiche, de la SISA de la mine ?
Dans beaucoup de communes, ce sont les maisons de santé qui sont plébiscitées. Elles répondent aux nouvelles exigences des professionnels, mais aussi de l’ARS. Des aides existent avec un objectif du ministère de la santé d’ouvrir 4 000 structures en 4 ans. Cela permet d’accompagner plus facilement de nouvelles installations et de tenir également les objectifs de santé publique sur le territoire. Tout le monde y gagne. Elles peuvent fonctionner en libéral ou en salariat contrairement au centre de santé, souvent gérée par une commune ou en privée qui salarie tous les intervenants.
Le Dr Élise Ridard a souligné que Pont-Péan est sur la bonne voie, c’est en débattant ensemble, en comprenant les solutions réalistes, en donnant envie aux jeunes professionnels de santé, que l’on peut les motiver à venir s’installer à Pont-Péan. La commune dispose d’atouts majeurs, comme sa proximité avec Rennes et une présence significative de professionnels de santé dans les principales disciplines. Elle a insisté sur l’importance de donner envie aux jeunes professionnels de s’installer à Pont-Péan, à vous de jouer !

Le rôle d’une municipalité ?
Bien que la santé ne relève pas directement des compétences des communes, celles-ci peuvent jouer un rôle de facilitateur :
En travaillant avec l’ARS, les professionnels de santé du territoire et les élus pour créer un écosystème d’accueil attractif et durable.
En proposant aux professionnels de santé un accompagnement à travers une étude par un cabinet professionnel.
En accompagnant un projet de structure. Aujourd’hui ce n’est pas un frein, ni pour la commune, ni pour les professionnels, ni pour l’aménageur. Il faut cependant trouver un équilibre pour toutes les parties, chacun devant trouver son intérêt pour une amélioration de l’offre de santé pour tous, car c’est bien l’enjeu principal.
En intégrant dans le projet de ZAC multi-sites ce futur projet dans l’hyper centre de Pont-Péan.
Et maintenant ?
Cette soirée a permis de montrer notre détermination en nourrissant une réflexion collective. Le défi est grand, mais notre volonté est intacte : faire de Pont-Péan une commune où chacun puisse accéder à des soins de qualité, sans renoncer. Le résultat de l’étude Office Santé sera prochainement dévoilé.



